Pour entreprendre une thérapie de couple, il est nécessaire que les deux conjoints soient d’accord pour effectuer cette démarche.
Cela suppose que les partenaires aient fait ensemble le constat que leur couple ne va pas bien et que demander de l’aide pour sortir de la situation difficile ou conflictuelle dans laquelle ils se trouvent est nécessaire.
Pour que celle-ci soit le plus bénéfique possible, il faut être attentif aux circonstances de la décision, également à son contexte et à son objectif.
Voici 7 erreurs en thérapie de couple à éviter :
1. Attendre que la relation se soit trop dégradé
Il arrive fréquemment que des couples commencent une thérapie en disant que celle-ci est leur dernière chance de rester ensemble. Leur histoire déjà longue de malentendus, disputes à répétition, conflits, et moments de pause révèle une relation tendue et abimée depuis plusieurs années.
Il se peut que l’un d’entre eux en a accepté le mode de fonctionnement et a créé une sorte de vie parallèle pour trouver un équilibre. Trouver dans ce cas un nouveau mode de vie à deux va demander du temps et de l’investissement tant le contentieux est important.
Quand ils sont en difficulté, plus tôt dans la relation les conjoints demandent de l’aide, mieux ils pourront comprendre ce qui se joue dans leurs conflits et y remédier. Il vaut mieux ne pas attendre le point de rupture.
2. Mentir ou essayer de cacher des choses
Le thérapeute est là pour comprendre ce qui se passe entre les partenaires. Pour cela, il est indispensable de lui expliquer le mieux possible ce qui se passe dans la relation, avec ce que chacun pense, projette chez l’autre ou imagine.
Lui cacher des évènements par honte ou par peur du jugement par exemple est inapproprié parce que le thérapeute a besoin de tous les éléments pour vous aider au mieux dans la compréhension du fonctionnement de la relation.
La sincérité des partenaires dans le déroulé des récits et des séances est essentielle pour que les émotions partagées prennent sens et perdurent après les séances.
3. Ne pas écouter l’autre
Venir pour vider son sac sans écouter ce que l’autre peut en dire et en penser tout en prenant à témoin le thérapeute n’est pas du tout le but d’une thérapie.
Le thérapeute ne prend parti ni pour l’un ni pour l’autre et écoutera ce que chacun a à dire, encore faut-il que quand l’un parle, l’autre l’entende et l’écoute. Écouter l’autre, c’est s’intéresser à ce qu’il a à dire et c’est surtout s’intéresser à ce qu’il pense et ressent.
4. Ne pas vouloir s’impliquer le travail thérapeutique
Si les deux conjoints sont présents dans la séance, il peut arriver que l’un d’entre eux vienne pour faire plaisir à l’autre en pensant que cela ne servira à rien. Il arrive aussi que l’un ou l’autre a déjà pris sans en parler la décision d’arrêter la relation de couple.
Le manque d’implication dans la démarche de prendre soin de la relation pour l’améliorer, ce qui est bien le but d’une thérapie de couple, sera alors questionnée par le thérapeute.
5. Penser que la thérapie est là pour changer l’autre
Au cours de la thérapie, les plaintes relatives au caractère de l’autre, aux défauts de l’autre, aux insuffisances de l’autre sont évoquées. Il est fréquemment admis que si la relation ne fonctionne pas, c’est bien par la faute de l’autre.
Tout le travail du thérapeute sera de faire comprendre qu’il n’est pas là pour transformer le conjoint insatisfaisant. Mais il est là pour que chacun ait la capacité de se remettre en question et pour faire comprendre que dans une relation il y a deux personnes et que l’influence de chacun sur l’autre peut faire bouger la relation et la faire sortir des schémas de conflits répétitifs instaurés.
6. Être sur la défensive
C’est-à-dire ne pas prendre en compte et ne pas accepter les paroles du thérapeute, penser que celui-ci a tort et ne comprend pas la situation.
Mais cela veut peut-être dire que la personne n’accepte pas entièrement d’être là et pense que cela ne servira à rien. Le travail du thérapeute pour établir un climat de confiance sera nécessaire pour que le travail de thérapie de la relation proprement dit puisse commencer.
7. Faire des reproches après la séance à son conjoint sur ce qui a été dit
Après la séance, les conjoints se retrouvent seuls et il arrive assez souvent que ce qui a été dit en séance n’ait pas plu à l’un ou à l’autre.
Le moment de la séance chez le thérapeute est un moment privilégié pendant lequel la parole authentique est nécessaire. Les conjoints doivent utiliser ce temps pour exprimer si besoin leur colère, leur désaccord ou leur incompréhension en entendant les paroles de l’autre. Les reproches faits en dehors de la séance vont entraver la fluidité et l’honnêteté des paroles lors des prochains rendez-vous.
En séance, les partenaires doivent se sentir libres d’aborder tous les sujets qu’ils souhaitent.
Conclusion
En entamant une thérapie de couple, il est nécessaire d’être actif dans la demande de changement de mode relationnel conjugal.
Celui-ci ne se fera pas tout seul : c’est en analysant les motifs de disputes, les schémas de conflits qui se répètent, que le changement pourra se faire.
La remise en question de chacun des conjoints sera donc nécessaire pour atteindre l’amélioration souhaitée.